La santé mentale se manifeste aussi dans le corps. La thérapie craniosacrale biodynamique agit sur les tensions profondes par un toucher doux, pour restaurer un état de sécurité intérieure et accompagner la régulation du système nerveux.
Le corps, miroir silencieux des états internes
La santé mentale ne concerne pas uniquement ce que l’on pense ou ressent. Elle s’exprime aussi à travers le corps. Lorsque le stress, les émotions fortes ou les événements difficiles s’accumulent, il devient parfois difficile de se détendre, de dormir, de se concentrer ou même de respirer librement. Ce que l’on vit à l’intérieur peut se traduire par des douleurs, des tensions ou un mal-être diffus. Le corps parle, souvent à sa manière.
Certaines approches thérapeutiques intègrent cette dimension corporelle. C’est le cas de la thérapie craniosacrale biodynamique. Cette méthode douce, non invasive, invite le corps à relâcher ce qu’il garde en mémoire, sans manipulation ni volonté corrective. Le ou la thérapeute pose ses mains avec précision et attention sur différentes zones du corps, afin de percevoir les mouvements internes, souvent très subtils. Ces mouvements sont liés aux rythmes respiratoires, aux tissus profonds, aux fluides et aux dynamiques naturelles de l’organisme.
Un système de protection qui sature parfois
Lorsque le corps vit un événement perçu comme menaçant – un choc, une peur, une tension prolongée – il se met en état d’alerte. Ce mécanisme est physiologiquement normal : il sert à se protéger. Mais parfois, cette alerte persiste, même lorsque le danger est passé. Le système nerveux autonome reste activé, ce qui peut se traduire par de l’anxiété, de la fatigue, des douleurs chroniques ou un sentiment d’insécurité permanent. Le corps continue à réagir comme s’il était en danger, alors qu’il ne l’est plus.
Dans ces situations, la thérapie craniosacrale offre un espace de pause. Par un toucher bienveillant, contenant, la personne en soin peut sentir qu’elle n’a plus besoin de rester sur ses gardes. Elle peut commencer à relâcher les tensions qu’elle retenait. Le ou la thérapeute ne cherche pas à supprimer les réactions de défense, mais à les accueillir comme des réponses naturelles du corps. Cette reconnaissance est essentielle : elle permet au système nerveux de retrouver ses capacités de modulation et de récupération.
Il s’agit moins de « faire disparaître une douleur » que de créer les conditions pour que le corps n’ait plus besoin de la produire. Le symptôme n’est plus considéré comme un problème à faire taire, mais comme un message à écouter. Et lorsqu’un message est entendu, il n’est souvent plus nécessaire de le répéter.
Régulation, clarté intérieure et retour à soi
De nombreuses personnes ayant reçu un accompagnement craniosacral témoignent d’un changement profond. Elles se sentent plus présentes à elles-mêmes, moins envahies par les pensées ou les tensions internes. Elles dorment mieux, retrouvent de l’énergie, ou une forme d’élan vital. Certaines évoquent un allègement, une sensation de clarté intérieure, voire un sentiment de reconnexion. Comme si quelque chose s’était remis à circuler. Comme si, tout à coup, il était à nouveau possible de se sentir bien dans son corps, et donc dans sa vie.
Dans un contexte où les troubles de la santé mentale sont en forte augmentation, il devient précieux de rappeler que le corps est un allié. La thérapie craniosacrale biodynamique peut constituer un soutien complémentaire pertinent dans les parcours de soin, en particulier lorsque les difficultés émotionnelles s’expriment aussi par des douleurs somatiques, un état d’hypervigilance ou un sentiment d’impuissance.
Le toucher thérapeutique, lorsqu’il est exercé avec justesse et respect, peut ouvrir un chemin vers l’apaisement et la stabilité intérieure. Il ne cherche pas à imposer un résultat, mais à accompagner un processus vivant. Il fait partie de ces approches qui, en restaurant la sécurité intérieure, soutiennent la santé mentale d’une manière durable, incarnée et profondément humaine.
Bibliographie sélective
- Haines, S. (2018). Trauma is really strange. Singing Dragon.
- Porges, S. (2019). La théorie polyvagale expliquée. Éditions Sully.
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